Economie locale
Construction de 5 citernes de récupération des eaux de pluie
Sénégal
Lieu : Iles du Blis et du Karone sur la commune rurale de Kafoutine en Casamance (Sénégal)
Contexte : La Casamance, où les conditions climatiques jadis favorables avaient permis le développement de la riziculture, manque d’eau douce et potable du fait de l’insuffisance des pluies au cours des 30 dernières années.
La situation d’accès à l’eau douce est encore plus grave dans les îles. La langue salée envahit les bolongs (bras de fleuve), alors que la forte évaporation entraîne l’accentuation de la salinité. Ainsi assiste-t-on à la perte d’importantes surfaces cultivables, et à la salinisation de la nappe phréatique qui rend vaine toute tentative de fonçage de puits.
Actuellement, pour satisfaire les besoins domestiques, les femmes utilisent l’eau des mares et excavations à ciel ouvert qu’elles ont elles-mêmes aménagées afin de recueillir les eaux de pluie. Cette eau saumâtre et impropre à la consommation est à l’origine de maladies courantes (diarrhées, bilharziose, dermatoses) et sert de lieu de reproduction du moustique responsable du paludisme, qui tue davantage que le VIH/SIDA en Afrique.
L’autre alternative est le transport de l’eau en pirogue à partir de certains villages du continent, dans des bidons en plastiques de 20 à 30 litres. Les quantités transportées sont malheureusement très faibles et l’eau se détériore facilement au cours des différentes manipulations.
Les solutions préconisées par l’administration depuis bientôt quarante années butent sur des complexités techniques et le coût trop onéreux des installations, notamment la construction d’un forage sur la partie continentale et l’installation d’un réseau d’adduction (tuyaux sous-marins) à travers les bolongs ou encore le dessalement de l’eau de mer. La seule alternative, jusque là mise en œuvre avec succès, demeure la construction des citernes de récupération des eaux de pluies.
Objectif :
améliorer la santé et l’hygiène des habitants des 2 îles ;
contribuer à l’autosuffisance alimentaire et encourager les activités génératrices de revenus, en particulier pour les femmes par l’amélioration de la disponibilité et la qualité de l’eau ;
contribuer à protéger les ressources naturelles et la biodiversité.
Nature de l’investissement :
construction de 5 citernes (en collaboration avec les villageois) ;
sensibilisation à l’hygiène et l’environnement ;
appui à l’organisation du Comité de gestion et formation de ses membres.
Financement accordé : 13 000 € sur un budget de 193 985 €
Association partenaire : Enda Europe
Bilan au 30 mars 2010 :
Les chantiers démarrés fin mai 2009 devaient avoir une durée de 6 mois pour être achevés fin septembre afin de permettre aux cuves construites de pouvoir recueillir les eaux de pluies et être ainsi fonctionnelles pour la périodes sèches.
Ceci n’a pas été possible, compte tenu de plusieurs facteurs :
poursuite de l’insécurité pour accéder à la zone : ces dernier mois ont vu une reprise des braquages et exactions sur l’axe Bigona-Diouloulou, Kafountine (en moyenne, un incident par mois),
accident de pirogue lors du transport de matériel,
retard dans la mise en œuvre par les entreprises et manquements techniques. Il a ainsi été mis fin au contrat avec Casa Entreprise et un second entrepreneur a été retenu pour rectifier les travaux et les finalisés.
Actuellement les chantiers sont en phase terminale. Parallèlement, des séances de diagnostic et de sensibilisation sur les bonnes pratiques en matière de gestion de la qualité de l’eau ont été réalisées avec les villageois.