Economie locale
Appui à la micro entreprise des femmes du canton Qana’Tzuultaq’a
Guatemala
Lieu : municipalité de Chisec, département de Alta Verapaz au Guatemala (220 communautés réparties en zone rurale, à grande majorité indiennes q’eqchi’es)
Contexte : La république du Guatemala, pays d’Amérique centrale, compte 10 millions d’habitants. La population est inégalement répartie sur le territoire, les terres du Nord sont très peu peuplées et la majorité des habitants est concentrée sur les hautes terres de l’Ouest et du Centre. La municipalité de Chisec, au centre du Guatemala, est située dans une des régions les plus affectées par les mutations agricoles, sociales et environnementales liées à l’histoire récente du Guatemala. La situation d’extrême pauvreté dans laquelle vivent les familles accentue la marginalisation des femmes rurales. Les femmes guatémaltèques souffrent des effets liés au manque de reconnaissance de leur contribution au travail au sein de la famille, dans la communauté et dans la société.
Les conditions de santé sont plus que précaires et le climat tropical humide est propice au développement de maladies telles que le paludisme, la malaria ou bien encore la leishmaniose. Si les consultations et les médicaments sont gratuits au centre de santé, les médicaments sont souvent peu efficaces et souvent périmés (ils proviennent généralement de dons) Le moindre médicament coûte entre 5 et 10 euros, somme qui équivaut à entre 2 à 4 fois le salaire d’une journée de travail.
Depuis 2002, Agronomes et Vétérinaires sans frontières accompagne 350 femmes âgées de 16 à 60 ans, originaires de 20 communautés. Celles-ci se sont organisées en un comité cantonal qui a pour non « Comité de Mujeres Organizadas del Norte Qana’Tzuultaq’a ». Après la construction d’un laboratoire en 2005, elles ont commencé à produire des remèdes simples à base de plantes médicinales traditionnelles. Mais aujourd’hui la production est freinée par l’éloignement des femmes qui, pour beaucoup, viennent de villages reculés et le manque de formation pour l’amélioration des produits.
Objectif :
Développer une activité économique permettant la valorisation du rôle des femmes ;
Améliorer l’accès à la santé en ayant recours aux savoirs traditionnels.
Nature de l’investissement :
Construction d’un local comprenant une cuisine, un dortoir pour l’accueil des femmes (ainsi, le laboratoire sera exclusivement destiné à l’élaboration des médicaments), et l’installation d’une douche et des toilettes ;
Mise en place de formations pour l’amélioration de la production, de la transformation et de la commercialisation des remèdes traditionnels.
Coût total : 44 253 €
Financement accordé : 12 000 €
Association partenaire : Agronomes et Vétérinaires sans frontières
Bilan au 27 mars 2008 :
Au cours du second semestre, les débats au sein du Comité ont été intenses. La législation du Comité a finalement été approuvée et, le 30 novembre 2007, les représentantes des comités villageois ont signé l’acte de constitution de l’Association Qana Tzuultaq’a (AQT).
La construction a pris du retard car la tâche s’est révélée plus complexe que prévu, en particulier les travaux de finition. Le grand bâtiment qui comporte le laboratoire, la salle de consultation, le dortoir, la douche et les toilettes, a été inauguré lors d’une grande fête le 7 décembre 2007. La cérémonie a commencé la veille au soir avec la réalisation d’un « mayehak », cérémonie q’eqchi’ qui permet de bénir une nouvelle construction.
Le jardin face au laboratoire commence à prendre forme. Les représentantes ont passé quelques jours à mettre en culture des plantes et des fleurs rapportées de leurs communautés, toutes connues pour leurs valeurs médicinales.
La formation en plantes médicinales par un « curandero » (tradipraticien local) a débuté dans 6 villages et les activités liées au laboratoire débuteront au cours du premier semestre 2008.